Comment mobiliser des participants au lancement d'un KPA-Cité (ou dispositif proche)

Au démarrage d’un collectif de coopérants au sein de KPA-Cité, il est parfois difficile de mobiliser le premier groupe de participants. Quelles méthodes pour lancer ce groupe ? Porte à porte, flyers, communication dans l’espace publics, sur les réseaux sociaux ?
Quelles sont les compétences nécessaires et les méthodes pour aller motiver un public qui ne connait pas du tout KPA-Cité ?
N’hésite pas à partager vos expériences.

Des apéros sur le mode « rencontre co-créative ». J’ai animé cela de 2011 à 2014 et offrait un espace de partage de ses motivations et réalisations en savoir plus
En organisant régulièrement, cela permet de constituer une communauté progressivement et faire émerger des personnes qui veulent entreprendre (mais qui ne le savent pas encore :wink: ). Ils pourraient reprendre le principe mais c’est du temps long.

Une autre idée que j’ai testé à l’échelle d’un quartier et qui intègre la rencontre co-créative dans le process c’est un événement sur un mois avec l’usage de l’art pour interpeller les personnes : c’est l’expérience Art Parole Ecoute menée à Grenoble :

https://solidees.soletic.ovh/ladobrasil/

Entre l’intervention artistique et un temps passé sur le marché à offrir des cafés, nous avons réuni une vingtaine de personnes avant les fêtes pour partager les motivations de chacun sur le quartier. A adapter au contexte de la rencontre bien sûr.

Merci de ton retour @laurentc . Je me demande si une manière de faire aussi ne serait pas de travailler à une remontée des besoins ou enjeux des habitants autour du KPA. Puis de mettre en face quelques propositions pour les travailler (par ex mettre en place une cantine pour mieux manger, un achat groupé, une friperie, un service de déplacement, etc…) et faire aussi remonter d’autres propositions. Et enfin de remobiliser les habitants pour qu’ils votent (jugement majoritaire ou juste vote à points) sur ce qui leur semble le plus pertinent et sur là où ils pourrait être intéressés de participer. Puis avec ceux intéressés, lancer un groupe de travail par sujet et qui pourrait devenir un premier groupe de coopérants.

J’avoue être sceptique. Mon expérience là dessus est moyenne et c’est comme cela que nous avions commencé à Solidées : faire émerger les idées (certes, c’est différent des besoins mais généralement les gens ont en idée leurs besoins) pour les rendre visible et trouver des porteurs. Nous nous sommes inspirés de Districts solidaires à Lyon qui à l’époque allait jusqu’à recruter en salariat un porteur de projet qui voudrait bien développer l’idée venant d’ailleurs. C’était un peu aussi l’idée dimagination for people. Cela a donné ceci :

https://solidees.soletic.ovh/idees-inspirantes/

Malheureusement, le constat qui a été fait c’est : l’idée passe à l’action avec ceux qui ont la motivation ET par la rencontre d’opportunités. Notre première approche était très énergivore. D’où l’approche de rencontres régulières pour partager ses motivations / passions / passe-temps / envies de façon collective afin de faire émerger les opportunités et le passage à l’action.

Ensuite peut-être se rapprocher de Yannick Laignel (Solucracy) qui aurait des pistes intéressantes.

Voilà quelques idées qu’on a mit en place à La Rochelle (en gros il n’y a pas de recette miracle mais il faut essayer de tout faire à la fois, en 2 étapes) :

  1. Faire des flyers avec une date de portes-ouvertes + goûter gratuit
  2. Faire tout le reste
  • Instagram, Facebook
  • Médias locaux - journaux gratuits de la métropole ou ville
  • Distribution de flyer chez les partenaires : mission locale, éducateur de prev, cdij, assistante sociale (pour les jeunes), foyer de jeunes travailleur (ça marche si on connait bien personnellement les partenaires et qu’on revient à la charge régulièrement)
  • Participer aux forum de l’emploi / job d’été / forum d’asso etc
  • Aller dans la rue / tracter à la sortie des super marché ou city stade pour les jeunes
  • Mairie de proximité
  • job sur leboncoin
  1. Créer une animation d’1h - 1h30 avec :
  • jeu d’interconnaissance
  • temps dinfo sur kpa-cité
  • un dessinez c’est gagné sur le KPA

Bonjour,
Nous avons travaillé sur ce sujet avec Magali Ribeiro qui est confronté à cette problématique de mobilisation au centre social du Faubourg de Béthune. En complément de toutes les bonnes idées de Florine, selon moi, les axes transversaux à travailler sont :

1 - Les prescripteurs internes à la structure et les partenariats :
Ils est beaucoup plus facile de laisser les collègues et/ou partenaires qui connaissent déjà les habitant.es et leurs profils les ramener vers le projet que d’aller les cherche directement quand on « débarque » dans une structure très ancrée localement. La question du lien de confiance avec les professionnel.les est essentielle pour les publics particulièrement éloignés de l’emploi et il a besoin de temps pour se construire : donc autant chercher à bénéficier de ces liens déjà construits avec d’autres à travers l’orientation des publics. Pour cela, il est essentiel que ces professionnel.les aient compris le projet et son intérêt pour les bénéficiaires. Développer une approche pédagogique et attractive envers ces futur·es prescripteurs et prescriptrices :

  • présentation collective et conviviale (petit-déjeuner, goûter) durant laquelle les collègues et partenaires seront aussi en position de faire remonter leur connaissance des publics et de leurs besoins
  • supports de com type flyer à distribuer à ces personnes qui les donneront ensuite en mains propres aux habitant.es repéré.es
  • pour rendre la séance plus ludique et dédramatiser la complexité du dispositif : présenter des infographies, utiliser les quizz interactifs de l’appli kahoot.it, faire des sous-groupes en mode Word Café pour répondre à des questions précises et complémentaires (exemple : freins et leviers repérés), faire venir des personnes d’autres KPA qui peuvent témoigner
  • si possible, organiser une sortie/ visite collective dans un autre KPA plus ancien et situé à proximité.

NB : les mêmes éléments peuvent aussi être utilisés directement avec les coopérant.es, une fois qu’ils et elles sont réuni.es.

2 - La création de temps forts ou d’événements
Il est beaucoup plus facile de mobiliser sur une proposition concrète à court ou moyen terme que sur le concept global du dispositif. Si la proposition est en lien avec l’activité économique et peut permettre de toucher les premiers clients et/ou de générer des revenus, c’est encore plus motivant et fédérateur.

  • Organiser un événement public et commercial en lien avec les activités économiques développées : par exemple un repas si c’est une activité traiteur, une expo-vente ou un marché de Noël si ce sont des activités de création, un défilé s’il s’agit de textile, un atelier gratuit si ce sont des services d’animation, etc…
  • Mieux : se greffer à un événement existant qui draine déjà du monde pour proposer un stand ou une participation qui mette en valeur les services des membres du KPA
  • Faire des flyers et autres supports de com’ pour cette action, plutôt que pour le dispositif global : Exemple : « Venez participer au Marché de Noël et vendre vos créations », plutôt que « Venez découvrir l’entreprenariat coopératif » ou « venez créer une coopérative d’habitant.es » qui peuvent effrayer ou ne pas « parler » aux personnes

3 - Très globalement : SIMPLIFIER !
Les publics visés ne parlent pas souvent la « langue » de l’entreprenariat, de l’ESS ou des Communs. Tout doit pourvoir être dit de manière plus directe et claire. Il vaut mieux perdre en précision et même en transparence au tout début du projet, et ramener les éléments de complexité au fur et à mesure… que faire l’inverse et n’avoir personne.

  • S’inspirer du modèle FALC : https://fr.wikipedia.org/wiki/Facile_à_lire_et_à_comprendre
  • éviter les termes techniques, humaniser davantage la com’, mettre en images des personnes en action plutôt que des idées
  • s’adresser à la cible directement, lui indiquer clairement son intérêt, le bénéfice qu’elle peut escompter
  • Faire « tester » ces supports de communication par 2 ou 3 habitant.es ciblé.es et reformuler tout ce qui n’est pas compris immédiatement
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